Divertissantes pour les oreilles, certaines chansons le sont aussi pour les yeux, passant à la postérité grâce aux chorégraphies qui les accompagnent. Souvent pour les innovations qu’elles ont su apporter, parfois pour leur ridicule assumé, qui leur a permis de fédérer dans la bonne humeur des millions de personnes.
Retour sur quelques grands pas de danse passés à la postérité.
Macarena - Los Del Rio (1994)
Succès planétaire en 1994, la « Macarena » de Los Del Rio doit sa chorégraphie à la danseuse Mia Frye. Celle-ci est vite devenue très populaire en raison de sa grande facilité. Il suffit en effet de bouger le bassin plus ou moins en rythme, puis de tendre les bras, porter ensuite ses mains sur ses épaules, derrière sa tête, ensuite sur les hanches et enfin sur les fesses, que l’on bouge dans un mouvement circulaire avant d’effectuer un petit saut de cabri et de reproduire la séquence à l’infini.
Gangnam Style - PSY (2012)
Génie de l’absurde, le coréen PSY a réussi à imposer au monde entier sa chanson mais surtout sa chorégraphie. Celle-ci devait au départ s’articuler autour d’animaux tels que le panda ou le kangourou, mais le chanteur s’est vite aperçu que la sphère chevaline permettait des mouvements beaucoup plus fluides et surtout plus drôles. Alternativement, il suffit donc de galoper, de tenir fermement les rênes de votre fidèle destrier, de faire tourner et jeter un lasso et enfin de galoper latéralement. Redoutablement efficace, la chorégraphie a donné lieu à d’immenses flash mobs pendant de nombreux mois tout autour du monde.
Y.M.C.A. - Village People (1978)
Le plus dur pour réussir la chorégraphie de « Y.M.C.A. », mythique tube disco des Village People, est encore de réunir un indien, un policier, un soldat, un cowboy, un ouvrier du bâtiment et un motard, et leur demander de gesticuler comme des contrôleurs du trafic sur une piste d’aéroport. La chanson, elle, fait référence à la Young Men’s Christian Association, un mouvement de jeunesse chrétien exclusivement masculin jusque dans les années 1970, et est devenue un emblème de la culture gay, dont était issu le groupe.
Alexandrie, Alexandra - Claude François (1978)
Les apparences sont parfois trompeuses : pour réussir cette chorégraphie, il ne suffit pas en effet de tendre les bras latéralement et de mollement faire l’avion lorsque retentit la phrase « Les sirènes du port d’Alexandrie… ». Il vous faudra surtout un jeu de jambes démoniaque, un souffle de sportif de haut niveau et un sens du rythme implacable. Pour l’anecdote, la chanson, qui reste l’un des tubes les plus fédérateurs de Claude François, est officiellement sortie en 45-tours le mercredi 15 mars 1978, soit… le jour des obsèques de son interprète, mort accidentellement quatre jours plus tôt.
Asereje (The Ketchup Song) - Las Ketchup (2003)
Tube international de l’été 2003, « Asereje (The Ketchup Song) » doit autant à l’efficacité de sa mélodie en mode « marteau-piqueur » qu’à la simplicité enfantine de sa chorégraphie. Une fois ses quatre principaux mouvements minutieusement étudiés, elle pouvait ainsi être restituée à la perfection par des danseurs de 7 à 77 ans. Le plus drôle reste que le grand public se révélait en parallèle totalement incapable de fredonner les paroles de la chanson, pourtant n°1 dans 26 pays, chantées en yaourt espagnol.
Mashed Potato Time - Dee Dee Sharp (1962)
Littéralement « l’heure de la purée ». Dee Dee Sharp est la première en 1962 à faire référence à cette danse qui se place dans le sillage du twist, popularisé l’année précédente par Chubby Checker et son « Let’s Twist Again ». Grande souplesse au niveau des chevilles qui vont être malmenées par des torsions quasi-permanentes et sens du rythme sont des prérequis indispensables sous peine de paraître totalement ridicule.
Lambada - Kaoma (1989)
Au cours de l’été 1989, les Français sont subjugués par la « Lambada » de Kaoma, et surtout la danse qui accompagne le tube. Celle-ci convoque soleil et sensualité torride puisque les corps sont collés-serrés et que les mouvements de bassins sont pour le moins suggestifs. Ils sont pourtant interprétés par un duo d’enfants, Chico et Roberta. Le premier est devenu prêtre protestant et la seconde vétérinaire.
La danse des canards - J.J. Lionel (1980)
Chanson festive par excellence, « La Danse des canards » a connu un succès massif en France en 1983, en s’écoulant à plus de 2,5 millions d’exemplaires. Ce morceau composé par l’accordéoniste suisse Werner Thomas date pourtant de 1957 et a été adapté dans des dizaines de langues. L’immense popularité de la version de J.J. Lionel est surtout due à son aspect festif, grandement véhiculé par une chorégraphie enfantine et des mouvements simplissimes consistant à frapper dans ses mains, donner le bras à un partenaire pour faire un tour ou encore remuer le popotin en fléchissant énergiquement les jambes. Même si en y réfléchissant, on n’a encore jamais vu de canard avec des mains, des bras ou des jambes.