Sûr de votre fait, vous lancez à votre assemblée d’amis : « Vous savez quoi ? Je vais me mettre au karaoké ! ». Empli(e) de fierté, vous vous attendez à des applaudissements, voire quelques larmes de joie, guirlandes de fleurs, évanouissements et t-shirts à votre effigie. Mais vous ne recevez pour tout encouragement que des regards inquiets et sourires étouffés. « Mais tu sais chanter au moins ? », « Tu vas vraiment monter sur scène devant tout le monde ? », « Il ne faut pas connaître toutes les chansons ? » ou encore, « Attention, ça ne rigole pas, t’as intérêt à t’échauffer… ». Comme si vous aviez annoncé votre ambition d’intégrer l’équipe olympique de ski de bosses malgré votre épanchement de synovie ou que vous visiez l’enduro du Touquet après avoir acheté un VTT…
Le karaoké n’est pas un concours de chant
Les plus timides d’entre vous appréhendent leur passage au micro comme un premier rendez-vous chez le dentiste. Et pourtant, 99,99 % des participants vous diront la même chose juste après avoir rendu le micro : « Finalement, c’était cool ». Ayez cela en tête avant d’attaquer la peur au ventre : tout ce que vous risquez, c’est de prendre du plaisir.
En résumé : personne ne va retourner sa chaise en fin de prestation et personne ne vous mettra un rouge éliminatoire.
Le secret : l’autodérision
Le public des karaokés est un bon public. Il attend de s’amuser, avec les autres et non au dépend des autres. Il ne sera jamais plus chaleureux qu’en présence de participants qui parviennent à surmonter leur malaise en faisant preuve d’une bonne dose d’autodérision. Si vous massacrez « I Will Always Love You », ne faites pas les choses à moitié, achevez-la en vous lançant dans les aigus avec l’assurance d’une Castafiore.
Imaginez un Teddy Riner qui se lancerait en tutu sur la glace. S’attirerait-il de méchantes moqueries pour son incompétence ou la sympathie du public pour son sens de l’autodérision ? Vous connaissez la réponse.
En résumé : le public est plus sensible des zygomatiques que des tympans.
Pas besoin d’anti-dépresseurs !
Sortir, retrouver vos amis et vous en faire d’autres, rire, lâcher prise, se faire plaisir en choisissant une chanson qui vous plaît, chanter de toutes ses forces… Avec cette seule activité, rendez-vous compte, en une soirée, vous renforcez et créez du lien social, vous rangez au placard toutes vos mauvaises pensées, et expulsez vos tensions mentales. Vous vous êtes fait largué(e) ? Hurlez sur « All By Myself » (mais il va peut-être falloir que vous changiez de chanson au bout d’un moment !). Votre boss vous rend la vie impossible, choisissez « You Don’t Own Me » de Lesley Gore !
En résumé : le karaoké est une vraie catharsis.
Le karaoké n’est pas une compétition…
Alors, oui, le chant à un niveau professionnel réclame des connaissances techniques, une bonne préparation, etc., mais il n’a jamais été dit que le karaoké était réservé aux pros ! Ce n’est pas parce que Neymar joue au PSG que les footballeurs amateurs sont privés de ballon au prétexte qu’ils ne sont pas Brésiliens. Le karaoké est avant tout un divertissement, une activité de partage, qui se pratique dans la bonne humeur et la bienveillance, sans aucun jugement.
En résumé : chanter n’est pas réservé à ceux qui le font bien, mais à ceux qui veulent se faire du bien !
… Mais ça peut être un sport
Savez-vous combien de muscles sont sollicités quand vous chantez ? Pas moins de 300, dont une majorité de muscles faciaux ! Après ça, qui voudrait encore se payer une injection de botox ?
De plus, l’impact sur la santé est très bénéfique dans de nombreux domaines. Vous travaillez par exemple votre respiration, ce qui peut s’avérer très bénéfique dans le cas des personnes souffrant de troubles du sommeil. Une étude menée par une équipe britannique au Pays de Galles a même montré que le chant réduisait le stress et renforçait le système immunitaire grâce à la production de cytokine.